BEAUTE DIAPHANE

Comme j'aimerais tant m'émouvoir devant la beauté de la femme; trouver et observer un instant, un degré de plénitude, une joie éphémère d'être privilégié, me décliner devant cette féminité diaphane...
Une peau translucide et blanche, si rare, si précieuse, plus que fantasme car il s'agit de faste !
Ce visage d'éclair et d'étoile, cette déclinaison fatale du ravissement, de l'esthétique suprême !
Ce teint d'étain, ce teint si distinct, ce teint du plus beau refrain, ce teint sans aucune fin...
La peau sans fard, celle qui éclaire mais qui nous illumine autant par son scintillement que le rayonnement des Fées, la magie du surfin.
Cette femme existe, où est-elle donc et pourquoi est-elle si belle ? Dans mes songes, éperdument, j'ai vu ce visage à peau diaphane !
Quelle joie d'être pénétré par la magnificence et son paroxysme exaltant...
Le cauchemar fut mon réveil, pas le songe. Chez la sylphide diaphane, il n'y a pas d'yeux de malice, non, ils sont aussi élégants que la clarté de leur peau, voyez donc: clairs ou révélant légèrement douce pénombre, verts, bleus et parfois pour bien souligner l'excellence, quelque nuance de gris, le gris doux de la brume rafraîchissante !
Ce regard puissant, féminin et intemporel. Je ne peux m'empêcher d'être emporté par ma propre pesanteur, mon poids me fait brutalement tomber, je suis si lourd !
Parce que je saisis également l'éloquence de tant de plaisir visuel par la si noble perfection de la créature aux yeux clairs, qui sont tout de profondeur, l'abîme de la perdition.
Et cette peau de transparence qui me transporte là, au-delà des choses belles, vers ce qui devient surnaturel.
Femme diaphane, comme je t'aime, non je ne t'aime pas, je t'admire et je te respire, je veux te voir, tu me fais choir !
Ton ravissement est si déstabilisant, qu'il est bien impossible de t'aimer, personne ne peut le faire. On ne peut guère t'approcher ou te toucher, quel honte cela voyons !
Une oeuvre d'Art ne se touche pas, c'est une offense, elle est présente devant nos yeux pour nous faire comprendre à nos sens et à notre abstraction, ce qu'il y a de plus géométrique sans être mathématique, de plus pondéré dans l'impondérable, et ce qui est le plus parfait dans les courbes et les révélations de l'esthétique.
Tu es l'Art du vivant, c'est terrifiant d'être ainsi si grande Oeuvre, après toi, il nous reste le Grand-Oeuvre à trouver ?
Alors, pour bien finir ta magistrale présence qui nous conduit dans les abysses et la torpeur des émotions, voilà que ta chevelure blonde ou rousse, longue et lisse, vient accuser la dernière forme de ce qui est vraiment beau.
Et nous voyons tout cet ensemble du visage, cette digne représentation de l'éternité.
Femme diaphane, il n'y a plus aucun compliment pour toi, je m'incline avec un retrait de sagesse devant ton visage, car je suis bien trop maladroit, inconvenable pour tutoyer telle puissance...
C'est la révérence du guerrier, le vaillant, celui qui a tétanisé tant d'adversaires et qui devant toi, n'a plus aucune force de combat, la Grâce l'a anéanti, la lutte est juste et honorable...